1771-01-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet.

J’ai été, Monsieur, bien malade et bien affligé.
Ma pauvre Colonie est aussi délabrée que moi. J’ai bien peur que les maisons que j’ai bâties ne deviennent inutiles, et que mon pauvre petit païs ne retombe dans le néant dont je l’avais tiré.

Les vers que vous m’avez cités de Mr de la Harpe sont très beaux Il faut qu’il soit de l’académie française, et que vous nous fassiez le même honneur. Nous avons besoin d’hommes qui pensent comme vous.

Ma nièce et moi nous vous souhaittons la bonne année, et dans cette bonne année sont compris tous les plaisirs qu’un philosophe de vôtre âge peut goûter. Conservez un peu d’amitié au pauvre vieillard enterré dans les neiges. V. t. h. s.

V.