Mon très cher petit philosophe, la st Martin est passée sans que le procès des tirans et des esclaves ait été raporté.
J’écris à M. l’avocat général Seguier pour le prier de vouloir bien communiquer à M. Cherri son plaidoier et ses conclusions suivant lesquelles les tirans de st Claude furent condamnez il y a dix ans dans un cas à peu près semblable. Il affirmait dans son discours qu’il n’y a plus d’esclaves en France, et c’est la jurisprudence du parlement de Paris. C’est ce que je représente de touttes mes forces au ministère. Dites bien à vos chers esclaves que je travaillerai pour eux jusqu’au moment de la décision, et qu’il faut absolument qu’ils soient libres.
Je vous embrasse de tout mon coeur.
V.
16 novbr[1770]