1770-08-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Pinot Duclos.

Monsieur,

Je présente mes très humbles remerciements à L'académie.
Elle n'a considéré que l'honneur qui réjaillit sur la littérature dont elle est le modèle et la protectrice. Elle encourage les beaux arts en mettant dans ses archives la Lettre d'un Roi qui apprit d'elle à écrire si purement nôtre langue. La part que j'ai dans cet évênement si honorable pour les gens de Lettres me fait sentir combien d'autres en sont plus dignes que moi, et cette justice que je dois me rendre augmente encor ma reconnaissance.

Agréez tous les sentimens que je vous dois, et aiez la bonté, Monsieur, d'assurer la compagnie du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être

son très humble, très obéissant et obligé serviteur

Voltaire