1770-08-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Frédéric Gabriel Christin.

Mon cher ami, tout languissant que je suis je vais pourtant écrire.
Mais vous savez que Dieu ne peut empêcher que ce qui est fait ne soit fait; à plus forte raison les pauvres humains ne le peuvent. Vôtre procureur général me fait trembler. Il sera plus à craindre que Charlemagne. C'est une chose bien délicate que de s'engager à prouver la fausseté des actes de cet Empereur. Vos adversaires n'éxigeraient-ils pas réparation et dommages?

Voilà tout ce que peut vous dire ma pauvre tête affaiblie, mais mon cœur vous dit qu'il vous aime beaucoup.

V.