1770-07-03, de Marie Louise Denis à Alexandre Marie François de Paule de Dompierre d'Hornoy.

Vous nous apprenez Mon cher neveu une nouvelle qui me fait autant de plaisir qu'à vous même.
Vous entrez dans une famille charmente qui fera l'agrément de votre vie comme la personne que vous épousez en fera le bonheur. Mon Coeur me dit que cette affaire réussira et je la reguarde déjà comme si elle était terminée. Vous verez par le peti mot que mon Oncle doit joindre à cette lettre Combien il approuve votre choix.

Je vous suis très obbligée en mon particulier de vous être marié. Je le désirais depuis longtemps mais vous n'avez pas perdu pour attendre. Demendez à votre aimable prétendue un peu d'amitié pour une vieille tente qui vous aime tendrement et qui aura pour elle les mêmes sentimens puis qu'elle doit vous être unie. Je donne Ma plume à mon Oncle et je ne veux pas différer plus longtemps le plaisir que vous aurez à le lire.

Mariez vous vite et faittes des conseillers au parlement philosophes; permettez que l'entrepreneur des montres de Ferney vous assure cent mille francs par votre contract de mariage. Ayez la bonté de lui envoier un modèle de procuration.

Il faut que deux neveux aient le diable au corps pour aller donner dix louis quand la mise n'est que de deux. Vous gâtez le métier. Je vous embrasse tout deux. J'attends un arrière petit neveu dans dix mois.

V.