[c. 30 April 1770]
Je reçois en ce moment les faveurs de Mr Bouvard, dont je vous remercie tous deux; j'ai renoncé à ma chèvre, mon cher ange; le temps est trop affreux; je suis plongé dans les neiges.
Je vous demande quelques mois de grâce pour le dépositaire, il m'est impossible de travailler dans l'état où je suis. Quand je serai en vie à la bonne heure, je serai assurément à vos ordres.
Les petits versiculets faits pour mad. la duchesse de Choiseul et pour mr Saurin n'étaient faits que pour eux.
C'est apparemment pour faire sa cour à mr l'abbé Terrai qu'on les a montrés.
Voulez vous me faire un plaisir? Informez vous je vous en prie si on a fulminé le jeudi de l'absoute la bulle in coena domini. Quel mot, fulminé! Cela m'est important pour fixer mes idées sur Ganganelli. Il faut avoir des idées nettes.
Mais surtout dites à mad. de Choiseul que vous vous êtes chargé expressément de la gronder.
Me pardonnez vous tout ce bavardage?