1770-04-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Antoinette Duchesne.

Je suis assurément très disposé, Madame, à vous rendre tous les services qui dépendront de moi, mais rien n'en dépend.
Accablé de vieillesse et de maladies, éloigné de Paris depuis plus de vingt ans, je finis ma vie dans l'obscurité où j'aurais dû la passer. Je n'ai aucun privilège pour mes ouvrages; je n'ai jamais demandé cette grâce, ni aucune autre à personne, et j'ai laissé tout le monde disposer de mon bien de toute espèce, par la raison que j'en fais très peu de cas.

Je sais qu'il règne plus d'un brigandage dans la ville que vous habitez. Si du fond de ma retraite, et du bord de mon tombeau je pouvais vous être utile vous n'auriez assurément qu'à parler.

J'ai l'honneur d'être avec ces sentiments, Madame, Vôtre très humble et très obéissant serviteur.

V.

Made Denis a reçu la Lettre de Mr Gui, elle ne peut répondre que ce que je vous réponds. Elle lui fait ses compliments et est trop malade pour écrire.