Potsdam 6 avril 1770
Tout ces maux qui m'ont empêché de répondre à votre charmante lettre. Les sons de vôtre Lire se sont faits entendre dans le Tartare, où j'étois à la gêne, ils ont flêchi les Tirans qui m'opressoient, ils m'ont rendu à la vie comme autrefois Orphée sût délivrer Euridice. Le premier usage que je fais de ma reconvalescence, est de remercier l'Orphée ou L'Apollon qui me l'a procurée, et de lui envoyer en tribut une foible production de malade. J'attens le retour de mes forces pour vous en dire d'avantage, en implorant la nature pour qu'elle conserve la seule Colone du Parnasse qui nous reste, et ce bras armé du foudre de la raison qui écrase la superstition et le fanatisme.
Potsdam ce 6 avril 1770
Apropos j'aprans que les Capussins vous ont choisi pour Leur protecteur et que vous devenéz père Pediculoso. Je ne vous le Cède pas car Les jessuites m'ont pris pour Le Leur et si je Les soutiens chés moy St Ignace et St Xavier n'ont qu'à Tremblér que je ne foure dans Leur Niche que St Voltaire et St Federic.
Federic