31 janvr 1770
Le vieillard à qui m. de Pomaret a écrit est pénétré des sentiments qu'il veut bien lui témoigner.
Continuez, monsieur, à répandre l'esprit de conciliation dans des pays où la discorde a régné autrefois si cruellement. Quand les jésuites sont abolis dans le royaume, il faut bien qu'on vive en paix.
Espérez peu du canoniseur, et songez qu'un moine est toujours moine.
Permettez moi de vous dire que vous prenez mal votre temps pour dire que le projet de la ville libre n'a point eu lieu. On vous confie que l'édit est passé, qu'on vient d'envoier cent mille livres pour travailler aux ouvrages. Mais il est de la plus grande importance que cela ne fasse pas de bruit dans votre province. Les derniers arrangements ne seront pris qu'au printemps. Consolez vous, espérez beaucoup. Un temps viendra où tous les honnêtes gens serviront dieu sans superstition. Je ne verrai pas ce temps, mais vous le verrez, et je mourrai avec cette espérance.
V.