26 xbre 1769
Sirven est parti, mon vénérable patriarche, pour Mazamet, avec une ordce pour presser l'expédition de la procédure…. C'est alors que mon bon ami Lacroix qui est tout prêt frappera les derniers coups.
Il est tout à fait sensible aux marques d'estime, de confiance et d'amitié que vous lui donnez; et je puis vous assurer qu'il en est digne.
M. Chauliat a écrit à Sirven que vous lui avez envoyé 15 louis. Cet argent est en bonnes mains et lui sera remis au moment qu'il partira.
Vous ne sauriez croire la joie qu'a éprouvée mlle de Vaudeuil en recevant les vers que vous lui avez adressés. Son père et sa mère participent aux mêmes transports, et vous ne pourriez croire quels sont leurs vœux pour votre rétablissement qui promet à la jeune personne une épître du 1er poète de l'univers. On a un peu plaisanté sur l'honneur que vous faites à la jeune personne en l'appelant madame Calliope. Elle dit bien tout haut qu'elle voudrait être Calliope. Mais vous comprenez que c'est un peu moins haut qu'elle accepte le nom de madame. Il est cependant de bon augure et elle ne gronde pas sérieusement. Tout ce petit badinage sera de la plus grande utilité à Sirven. Tout ce monde lui veut du bien à cause de vous. Nous savons bien certainement qu'il est innocent et personne n'a envie ici de le trouver coupable. Adieu, mon vénérable patriarche; souffrez que je vous renouvelle les sentiments du plus sincère attachement et de la vénération la plus profonde.