[c. October 1769]
M. Baillo, mon vénérable patriarche, qui vous remettra ma lettre est le père d'un jeune homme qui fait de jolis vers.
Il n'a que 14 ans, il est pénétré de vénération et de respect pour le père de la poésie et pour le fléau du fanatisme. Tous ces titres procureront à cet enfant l'honneur d'être chéri de vous, et lui mériteront que vous daigniez agréer les hommages que sa muse ose vous présenter. Il m'est recommandé par une dame de mes amies qui mérite bien que je m'intéresse à son jeune protégé, et je me persuade que mon vénérable patriarche voudra bien sourire à ses efforts.
Vous ne sauriez croire combien tous ceux qui ont ouï dire que vous viendriez à Toulouse sont passionnés pour votre arrivée. Ne vous privez pas d'une satisfaction que nous désirons avec tant d'ardeur. Venez assister au triomphe de Sirven et à celui de l'humanité pour laquelle vous n'avez jamais cessé de combattre durant tout le cours de votre vie.