Mardy 3 [4] 8bre 1768
J'avois dit Monsieur à votre commissionaire qui me trouva sur le pont de st Gervais, que ce que vous proposiez étoit décidé et seroit comme il vous plaisoit.
Nous nous rendrons demain à votre invitation à l'heure indiquée.
M. le Bon de Suiten, cy devant Résident de l'Empereur à Varsovie, a cru s'appercevoir que dans tout ce que vous avez écrit ici il n'est fait nulle mention de lui. Il en a conclu qu'à vos yeux les iniquités des Pères retomboient sur les enfans. Je n'ai vû ce procédé autorisé dans aucun de vos ouvrages et me suis souvenu d'ailleurs que depuis peu vous aviez donné dans la personne de M. le D. de S. M. une preuve de votre façon de penser sur les branches qui ne tiennent de leur tronc que le nom. Mon Baron ne veut pas absolument s'exposer à vous déplaire et exige que nous le laissions seul. Tirez moi d'embarras je vous prie en me disant de vous l'amener. Il est très digne de vous être présenté.
On m'a nommé le nouveau Contrôleur général M. d'Invault, cy devant intendant d'Amiens. Je ne le connois pas plus que M. de Menon qui est peutêtre le même, pas plus que de M. de Laverdy. Je souhaite que ce soit un homme clair et qui débrouille les fusées de ses prédécesseurs.
Les choses curieuses sont bonnes à voir, mais j'aimerois encore mieux les choses utiles et qui est-ce qui se chargera de les mettre à la place de nos follies françoises ou italiennes? Ni vous ni moi M. ne verrons cela ni malheureusement je crois ceux qui viendront après nous. Le monde ne fera jamais que changer de lisières.
H.