1767-02-21, de Stanislas II, king of Poland à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur De Voltaire Tout Contemporain d'un homme tel que vous, qui sçait lire, qui a voyagé, et ne vous a pas connu, doit se trouver malheureux.
Si le Roi mon Prédécesseur eût vécu un an de plus, j'aurois vû Rome et vous. J'allois partir pour l'Italie, lorsqu'il est mort, et je comptois revenir par chés vous. C'est un des plaisirs que me coûte ma Couronne, et dont Elle ne m'ôtera jamais le regret. Vous l'augmentés par votre lettre du 2 du courant; vous m'y tenés compte de faits, qui ne sont encor malheureusement que des intentions. Plusieurs des miennes ont leur source dans vos Ecrits. Il vous seroit souvent permis de dire, Les Nations feront des voeux pour que les Rois me lisent. Continués, Monsieur, à jouir de votre gloire, et à prouver au Monde, qu'il est des esprits qui ne s'épuisent point. Je suis bien véritablement, Monsieur de Voltaire

a Votre très affectionné

Stanislas Auguste Roya