1768-08-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Louise Denis.

Ma chère nièce, j'ai été malade, et dans ma maladie j'ai fait un tour de force qui ne m'a pas guéri; Mr Dupuits vous en parlera.
L'épuisement où ce tour de force m'a mis ne m'a pas empêché d'écrire à Mr Christin, et de lui mander que nous arrangerions tout dès qu'il viendrait à Ferney.

J'ai quelques objections à faire à ce Mr Celier, et tout épuisé que je suis j'ai fait un petit mémoire; mais je ne sais comment vous l'envoier. N'auriez vous point quelque adresse à me donner? Made Deflorian en a une, je m'en servirai quand vous serez à Hornoy. Je n'ai aucune nouvelle de D'Amilaville. Je crains qu'il n'ait été malade comme moi; mais sûrement il n'aura pas fait dans sa maladie ce que j'ai fait dans la mienne. Si vous êtes encor à Paris voiez Mr D'Argental avant de partir, il vous mettra dans le secret.

Je finis singulièrement ma carrière. Adieu, soiez bien sûre que je la finirai en vous aimant.