29 Mai 1768
Mon cuisinier, Monsieur, dit qu'il a besoin de vos ordres exprès pour faire cuire votre jambon, et qu'il faut absolument que vous me fassiez l'honneur de venir diner aujourd'hui chez moi, sans quoi votre jambon sera très mal cuit.
Je joins mes très humbles prières aux siennes. Vous ne serez peutêtre pas fâché de voir M. de Lalive, Introducteur des Ambassadeurs, que M. le Duc de Choiseul aime beaucoup et qui est digne de lui plaire. Il revient de Rome, et il ne rapporte ni agnus ni indulgences. Venez diner philosophiquement chez ce pauvre malade. Si vous pouvez apporter certaine lettre que vous avez monstrée à M. Dupuis je vous garderai certainement le secret.
J'ai l'honneur d'être avec la plus respectueuse estime,
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire