1768-05-27, de Louis François Armand Du Plessis, duc de Richelieu à Voltaire [François Marie Arouet].

Pour la père fois de ma vie mon cher Voltair j'ai tort avec vous et vous avés trouvé le secret d'avoir raison mais vous devinés bien mal assurément les motifs d'un événement aussi extraordinaire.
J'ai comencé par vouloir aquiter ce que vous désirés si justement que je fisse pour me Denis et come les affaires ne finisse point celle là a traisné. Quand elle a fini j'ai été emporté par des distractions sans nombre qui ne m'en rende pas moins inexcusable. Je n'ai que des grâces à vous rendre de vos complaisance pour Galien et des pardons à vous demander de vous avoir chargé pendant un tems d'un aussi mauvais sujet que j'avais eu la pusillanimité de croire corigible. Il est venu ici et à son début il a été chés plusieurs marchands prendre des marchandise pour des comissions de province. Il avait un habit galoné, une montre garnie de diamant et passa chés mon marchand de galons ce disant mon secrétaire et celui de mon fils. Il a été enfin aresté de nouvau et est actuelement au Chatelet. Coment avés vous pu imaginer que j'aye pu un moment prendre sérieusement tout ce qui c'est passé à cett égard et qu'il y aie quellque chose dans le monde qui ait pu suspendre les sentiments de la tendre amitié innée en moy pour vous? Puisque votre oubli perpétuel et tant de reproches si justement mérités que je vous ai fait sans succès m'ont prouvé que vous étiés incorigible et me faire soubsoner que vous n'aviés pas pour moy les mêmes sentiments et que tant de gens avoient la préférence dans votre coeur, ainsi mon cher Voltair croyez donc après cela que mon amitié est à l'épreuve de tout et que rien n'a pu diminuer le tendre atachement que j'aurai toute ma vie pour vous.