1768-04-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

N'aiant jamais reçu la moindre réponse, ni de vous, ni de Mr Jeanmaire sur le reliquat de mon compte qui se monte au dernier mars à 2174lt j'ai présumé que vous pouviez être en quelque doute sur les 900lt de frais que je réclame dans ce compte.
Je lui envoie la note de mon avocat, et j'ai l'honneur de vous en faire tenir un double.

Vous verrez, Messieurs, qu'en me restraignant à ces 900£: il m'en coûte encor beaucoup de frais. Je vous demande en grâce de finir cette affaire.

J'ai l'honneur de vous réitérer que rien ne peut être terminé sans ce préalable, et qu'il faut liquider le passé avant de donner des sûretés pour l'avenir. Il est même essentiel pour vous que vous aiez de moi une quittance générale jusqu'au 1er avril, sans quoi mes héritiers seraient fondés à poursuivre ce paiement, ce qui serait une source intarissable de procez dont les frais passeraient de beaucoup le fond. Je ne doute pas qu'enfin vous ne terminiez cette affaire. J'en écris encor à S: A: S: afin de n'avoir point à me reprocher d'avoir négligé aucun devoir.

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

Messieurs,

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire