à Genève le 1 mars 1768
Si j'avais pû prévoir Monsieur, qu'on vous rendit compte de ce que j'avois avancé d'aprez beaucoup de personnes et en particulier la Dame qui est venüe à Geneve ces jours ci, je me serois bien garder de toucher cette corde à Ferney.
Mais je puis vous assurer qu'avant le départ de M. Delaharpe, on m'a soutenu qu'il existoit à Paris des copies du second chant, on m'en avoit même dit des vers. Si m. Delaharpe a contribué à divulguer une badinerie que vous vouliez laisser dans l'oubli il a mal fait, mais à coup sûr il n'a pas été le premier à la publier. Ce que j'ai l'honneur de vous dire aureste ne vient pas de lui, puisqu'il ne m'en a point parlé et que sa femme ne m'a dit qu'un mot sur l'idée où vous aviez été à cet égard. M. Dupuits auroit mieux fait de ne vous pas instruire d'une particularité qui pouvoit vous déplaire. Mais encore une fois les choses ne sont pas allées comme vous avez pu le croire, et j'espère éclaircir ces détails pour votre satisfaction et pour la justification de M. Delaharpe qui vous aime autant qu'il vous respecte, et que je serois très fâché qu'il eût des torts vis à vis de vous.
Voici les deux dernières gazettes.
Quand [vous] voudrez n'être pas seul je vous prie de me le faire savoir. Vous ne devez pas douter du plaisir que j'aurai de vous prouver en tout tems et de toutes manières mon dévouement.
H.