1768-01-30, de François Gabriel Le Fournier, marquis de Wargemont à Voltaire [François Marie Arouet].

Les tumultes de la cour, et de la ville, ne me font point oublier, monsieur, le respectable, et incomparable solitaire de Ferney; les marques de bontés et d'amitiés, dont il m'a comblé me sont toujours présentes, elles n'ont pu ajouter aux sentimens que je lui avais voué; Le récit de ces bienfaits les avaient fait naitre, ils rempliront l'histoire de ce siècle.
Protecteur né des malheureux, c'est à vous monsieur, qu'ils vont confier leurs peines, c'est chés vous qu'ils ÿ trouvent des soulagemens; puije me flatter qu'un simple mortel, qui ne peut que vous admirer, sans avoir La possibilité, de vous imiter, aura toujours une petite part dans votre souvenir; mes titres pour vous la demander, sont ma confiance aveugle dans vos avis, mon désir d'être aporté de cultiver votre amitiée, et de vous convaincre de celle avec laquele je ne cesse d'avoir l'honneur d'être Monsieur, un des plus zélés de vos serviteurs.

Le C. de Wargemont