le 10 Décembre 1743
Je Voudrois fort cher & aimable ami que nous eussions déjà notre grimoire politique; je Vous manderois des choses intéressantes, que j'ai été ob[l]igé de confier à d'autres, pour les faire parvenir chés Vous.
Les affaires commencent à prendre ici un meilleur train, & la Cour de Prusse ÿ a quelques parts.
Il-ÿ-a quelques jours que le grand Pensionaire a proposé un nouvel impost pour fournir aux fraix extraordinaires de la Guerre; La Ville de Dortrecht s'ÿ est opposée, son avis a été suivi et la proposition du pensionnaire rej͞ettée.
C'est pour la première fois depuis le comencement des Troubles présents, que cette Ville,
Après tant de combats remporte la Victoire.
Je ne crois pas que l'on soit instruit chés Vous de cette particularité. Je ne Vous mande pas les nouvelles courantes, qui ne sont guères intéressantes, mais je Vous envoÿe ci-joint une lettre de Mr Van Hoÿ, qui me l'a parue d'avantage.
Je jouis touj͞ours d'une félicité parfaite, à l'exception que je ne possède pas l'homme que j'aime le plus.