1759-09-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à François de Pougny de Guillet, baron de Monthoux.

Je suis prest monsieur à faire ce que vous demandez et je serai très satisfait d'obliger un gentilhomme de votre mérite et de votre probité.
Il n'y a qu'à m'envoyer le modèle d'une transaction par la quelle il paraitra que vous êtes le maitre des seigneuries en question, et que pour partie du payement de ces acquisitions je vous prête vingt mille livres sous première hippotèque privilégiée. Il faut que le notaire exprime touttes les conditions fidèlement et nettement, que copie de vos contracts d'acquisition soient jointes à la copie du contract qui sera passé entre nous. Tout étant en règle et en forme je vous donnerai une lettre de change sur Lyon de 20000lt de France. Cette affaire ne doit être sujette à aucune difficulté. Je ne veux avoir affaire à aucun créancier. Il est nécessaire que la terre sur la quelle je vous prête de l'argent soit franche et quitte, que le revenu de mes vingt livres soit assuré sans aucune réserve sur cette terre, sans être assujeti à aucun droit, à aucun impost, à aucune diminution et sur tout à aucun procez avec personne et que je sois premier créancier par privilège. Votre intérest et le mien exigent que la chose soit d'une netteté extrême.

A vos ordres et sans cérémonie

V. t. h. ob. serv.

V.