1753-04-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Johann Christof Gottsched.

Je vous renvoye monsieur le manuscrit que vous m'avez fait l'honneur de me confier.
Je n'y ai corrigé que les fautes de langage. J'ay aperçu à travers la traduction la plus sublime poésie et les sentimens les plus vertueux, comme on adorait autrefois les divinitez dont les statues étaient couvertes d'un voile. Si vous connoissez le jeune autheur je vous prie de l'assurer de ma parfaitte estime. C'est un sentiment que je vous ay voué il y a longtemps aussi bien qu'à votre illustre épouse. J'y joints aujourd'huy l'amitié et la reconnoissance que je dois à vos bontez prévenantes.

Permettez moy de finir ce petit billet comme les anciens que vous imitez si bien. Scribe et vale.

V.