10 de janvier 1768 au château de Ferney
Il y a près de deux mois, monsieur, que je vous dois une réponse.
Mon cœur vous la faisait tous les jours; mais mon âge, mes maladies et la perte des yeux dont je suis menacé, m'ont forcé de renoncer à toute correspondance. Je profite d'un moment de relâche que me donnent mes maux pour vous dire avec quelle sensibilité j'ai été touché de vos vers, de vos sentiments et de votre goût pour les lettres.
Je crois que vous avez entendu parler de l'affaire des Sirven. Elle sera bientôt rapportée au conseil du roi. Si mr de Carbon se souvient encore de moi, permettez que je lui fasse mes compliments.
J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime que vous méritez, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire gentilhomme ordre de la chambre du roi