7e 9bre 1767, à 6 heures du soir à Ferney
Je reçois mon cher ami, vôtre Lettre du 6.
Voiez, je vous prie, si vous pouvez tourner vôtre exploit de saisie de façon que Mr Le Duc De Virtemberg soit un peu respecté. Ne pouriez vous point par éxemple demander permission de saisir sur ses fermiers et régisseurs sans l'assigner en personne? La jurisprudence permet elle des politesses?
Aureste je suis très fâché que vous n'aiez point reçu une grande Lettre que je vous écrivis le surlendemain de vôtre départ, et que j'adressai à mr Le Riche à Bezançon. Elle fut mise à la poste de Genêve.
Je vous prie encor de ne point envoier d'huissier pour signifier les saisies avant que vous receviez de mes nouvelles. J'attends une réponse de Montbelliard. Il faut mettre son armée en bataille, mais il ne faut pas se battre si l'ennemi propose la paix. Je ne peux retenir vôtre courier plus longtemps. Je vous embrasse de tout mon cœur.
V.