Spa ce 12 septembre 1767
Monsieur,
La Lettre, que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, m'est parvenue, où je suis ici pour ma santé.
Quoique mon Esculape me défende d'écrire avec les eaux, je ne puis résister au plaisir de vous témoigner ma reconnoissence Monsieur, pour la bonté avec la quelle vous paroissez vouloir entrer dans ce qu'on désireroit de vous par la cause des dissidens. Je les félicite très fort d'avoir l'Impératrice pour soutien et vous pour leur avocat, après cela leur affaire doit être bien décidé. J'attend avec impatience de voir ce que Votre humanité dictera à Votre plume sur cet objet si intéressant pour cette grande portion de citoyens d'une république considérable et que le fanatisme avoit aveuglé jusqu'à présent. Je me flatte, que les papies, que j'ai eu l'honneur de vous anoncer vous sont parvenues exâctement; mon séjour sera de peu de duré ici, dès que je serai de retour à la Haye. Vous me permettez Monsieur de vous renouveller (en vous en faisant part) les assurences du respect et de l'admiration, avec la quelle je suis une fois pour tout
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
C. A. de Woronzow
P. S. J'ai vu, il y a quelques jours une défense d'un neveu du feu l'Abbé Bazin, qui m'a fait grand plaisir. J'espèrs qu'il voudra bien en continuant défendre le mémoire de son oncle, nous donner souvent des ouvrages Aussy charmant.