1767-08-17, de Jean Le Rond d'Alembert à Voltaire [François Marie Arouet].

Ce n'étoit pas la peine, mon cher maitre, que le libraire, quelqu'il soit, gardât quatre ou cinq mois l'exemplaire corrigé de l'ouvrage de mathématiques, pour l'usage qu'il en a fait.
L'auteur vous prie instamment de vouloir bien le retirer, et le lui renvoyer sous l'Enveloppe de mr Marin.

Je ne sais pas si la lettre à Coge pecus est aigre ou douce, mais je sais que c'est faire trop d'honneur à de pareilles gens que de leur écrire.

J'ai parlé à mr de Boullongne, qui me paroit très disposé à faire obtenir une gratification à mr de la Harpe; c'est tout ce qu'on peut se flatter d'obtenir pour lui dans ce moment. Dites lui, je vous prie, que j'ai reçu sa lettre, & que j'avois d'avance pris sur moi ce qu'il me demande, en rétablissant le mot juger comme il le désire.

Adieu, mon cher maitre, faites ce que vous voudrez des Warburton, Cogé, la Beaumelle & Compagnie; mais surtout riez, car il n'y a que cela de bon, dit l'Ecriture, qui a raison quelquefois.