Vienne ce 14 Juillet 1767
Monsieur,
Le porteur de ce paquet a été assés de tems à mon service pour mériter ma confiance.
Ayant quelques affaires en Suisse, je l'ai prié de vous remettre la présente et ce qui l'accompagne. J'espère que vous aurés reçu par le B. de Fries le vin et le paquet que j'ai pris la liberté de vous envoyer. Pardonnés moi, Monsieur, ces importunités réitérées. La creinte de n'avoir de longtems une occasion sûre de vous faire tenir ce que je ne pouvois pas confier à la poste, m'a déterminé à saisir celle ci avec empressement; trop heureux, si vous ne voyés dans cette promptitude que le vif désir d'être instruit et guidé par vous. Je vous suplie de me permettre de vous écrire de tems en tems sans oser prétendre que vous daigniés me répondre. Je ne suis pas assez présomptueux pour croire que je mérite cette faveur. S'il suffisoit de vous admirer, de vous respecter et de vous aimer, pour en être digne, personne ne pouroit y prétendre plus justement que
votre très humble et tre obéissant serviteur
le Comte Jean Fekete Chambel. de sa M. I. R.