21e Mars 1767
Il est arrivé, Monsieur, bien des événements qui nous obligent de différer.
L'affaire des Sirven qui commence à faire un grand bruit à Paris, et qui va être jugée au Conseil du Roy, m'occupe à présent tout entier et ne me permet pas une diversion qui pourrait lui nuire. Beaucoup d'autres considérations me persuadent qu'il faut attendre encore quelque tems.
Monsieur Boursier doit vous envoyer incessamment trois ou quatre petits paquets de Coladon que vous aimés tant. Vous pourés en donner une boëte à Monsieur le chevalier de Chatelus s'il est dans vos cantons.
Les affaires de Genêve sont toujours dans la même situation et elles seront encore probablement Longtems. Plus de Communication entre la France et le territoire de Genêve, plus de voitures, ni de Lion, ni de Dijon. Nous sommes enfermés comme dans une ville assiégée.
Monsieur le Duc de Choiseuil a eu pour moy les plus grandes bontés, mais je n'en souffre pas moins. Je suis toujours très languissant, mon âge avance, ma force diminue, mais mon attachement pour vous ne diminuera jamais.