ce 12 mars [1767], de Fernex
Mon oncle, monsieur, vous envoie les Scythes à Lyon, j'espère que vous en serez content, si les comédiens prennent bien l'intelligence de la pièce.
Ah! qu'il serait bien plus doux que l'auteur vînt la faire répéter lui même. J'y ferai bien de mon mieux; mais je crains fort de ne pas réussir. Il y a treize ans qu'il n'est sorti de chez lui. Aidez moi. Parlez moi des Scythes. Dites que vos comédiens sont bons, mais qu'ils auraient grand besoin des conseils de l'auteur. Enfin, dites tout ce que votre cœur vous suggèrera. Peut-être le déterminerons nous. Vous n'avez pas d'idée du désir que j'ai de revoir toute votre aimable famille à qui je suis attachée pour ma vie, sans vous excepter. Je connais vos sentiments pour nous, je vous les rends bien, et je voudrais être à portée de vous assurer de l'inviolable attachement avec lequel je suis pour vous et pour les vôtres,
monsieur,
votre très humble et très obéissante servante
Denis de Fernex
P. S. Ne parlez point du désir que j'ai de faire venir mon oncle à Lyon; cela ferait trop de bruit, et peut-être n'y viendra-t-il pas. Sa santé est si misérable. J'en dis un mot à mme de la Verpillière en la priant de me garder le secret. Tacet. Mais écrivez moi que sa pièce, pour être bien rendue, a besoin de sa présence et que vous le désirez.