1er 8bre 1766
Mon ami, Monsieur, m'envoie encor une petite correction qui lui parait nécessaire aussi bien qu'à moi.
C'est à la fin du 4e acte.
C'est ainsi qu'à Pompée il faut être fidèle.Nous verrons, si le ciel après tant de malheursNe voudra pas enfin seconder mes fureurs.
Je lui avais dit que je trouvais ces deux derniers vers trop communs, et qu'il faut éviter ces expressions et ces rimes qui trainent par tout. Voicy comme il les a corrigez.
C'est ainsi qu'à Pompée il faut être fidèle,Pour moi, digne de vivre et mourir vôtre épouxJe leur vendrai bien cher des jours qui sont à vous.eta
Vous aurez probablement, Monsieur, le temps de porter ce petit changement sur la pièce que vous voulez bien imprimer. Si ma Lettre arrive trop tard vous êtes prié d'ordonner un carton d'un feuillet entier afin que celà soit plus propre. Pardonnez à mon zèle pour mon ami si je vous donne tant de peine pour si peu de chose. J'espère recevoir bientôt la déclaration que je vous ai demandée sur une Lettre que je vous écrivis il y a Longtemps à propos de la Reine Christine. Je vous serais très obligé si vous pouviez me donner quelques notions sur L'éditeur. C'est sûrement quelque regratier du Parnasse de Paris, car il parait assez bien connaître vôtre Littérature, mais c'est le plus infâme calomniateur qui ait jamais barbouillé du papier.
Je vous embrasse de tout mon cœur en suprimant toujours les cérémonies en faveur du sentiment.