1766-09-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Baptiste Jacques Élie de Beaumont.

J'avais éxécuté, mon cher Monsieur, les ordres que vous m'aviez donné dans vôtre première Lettre; et j'avais déjà demandé Mr Chardon lorsque vôtre contre ordre est venu.
Il n'y a rien de gâté, j'attendrai vos dernières résolutions pour agir. Made la Duchesse D'Amville demandera le raporteur que vous voudrez. Je vous répéterai toujours que je m'intéresse à vôtre gloire autant qu'aux Sirven. Je suis persuadé que vôtre mémoire fera le plus grand éffet, et qu'il se débitera avec plus de succez qu'un roman nouveau. Le temps des vacances est précisément celui qui convient à cette affaire. Celle qui regarde le bien de madame vôtre femme est pour moi d'une plus grande importance. Il me semble qu'il s'agit pour vous d'un bien considérable. Si je vous ai déjà dit que c'est Cicéron qui plaide pour sa maison, je vous le répète.

Permettez que je vous embrasse sans les cérémonies que l'amitié ne connait pas. Je n'ose en dire autant à Madame de Beaumont, il faut un peu plus de respect avec les Dames.