1766-09-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Baptiste Jacques Élie de Beaumont.

Je ne crois pas, monsieur, qu'on puisse reculer sur m. Chardon.
J'avais, comme vous savez, exécuté vos ordres sitôt que vous me les aviez eu donnés. J'avais écrit à m. le duc de Choiseul. Il me mande qu'il est ami de m. Chardon, et qu'il va le proposer à m. le vice-chancelier pour rapporteur de l'affaire. M. le duc de Choiseul protégera les Sirven comme il a protégé les Calas; c'est une belle âme, je ne le connais que par des traits de générosité et de grandeur. Je suis au comble de ma joie de voir l'affaire des Sirven commencée. Soyez sûr que vous serez couvert de gloire aux yeux de l'Europe.

Je ne sais si l'affaire qui regarde madame de Beaumont se poursuit pendant les vacations; c'est dans celle là qu'il faut triompher. Je la supplie d'agréer mon respect, et le tendre intérêt que je prends à tous deux.

V.