1766-06-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

J'ai fait réfléxion que le discours à l'occasion des Sirven est fait uniquement pour engager les princes protestants d'Allemagne à protéger cette cause, et qu'il serait peut être dangereux de joindre en France ce morceau à la brochure du philosophe ignorant.
Je vais vous chercher quelques chapitres plus convenables.

Il faudrait du moins, un petit avis à la tête du discours en cas que vous persistiez à la vouloir imprimer. C'est de quoi, mon cher ami, je vous prie de venir raisonner avec moi quand vous aurez le temps.

Il me parait que la Lettre de Covelle a été très bien reçue de toux ceux qui l'ont vue.

Il parait un livre nouveau attribué à feu mr Freret, secrétaire perpétuel de l'académie des belles Lettres; il est plein de fautes d'impression. Vous êtes un Robert Etienne et un Elzevire en comparaison de l'éditeur. Je vous conseillerais de faire une jolie édition de cet ouvrage; on corrigerait les fautes typographiques et quelques méprises importantes. Celà serait utile à la bonne cause et à vous.

Vous devriez venir incessamment raisonner de tout celà.