1765-12-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Théodore Tronchin.

Mon cher Esculape, il y a longtemps que je traine; j'ai été tenté cent fois de venir causer avec vous un matin, et de rire avec vous.
Mais comme vous vous portez bien, j'espère que vous prendrez vôtre temps pour venir rire avec moi. C'est à vous qu'il appartient de rire aux dépends des sots et des fous, mais je sens qu'aulieu de rire je pourai bien pleurer puisque ce sera la dernière fois que je vous verrai.

Je vous demande en grâce de présenter mes respects à Mr et à Made D'Harcourt, et à made de la Coré, quand vous irez adoucir par votre présence les maux qu'ils souffrent.