1764-08-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Théodore Tronchin.

Mon cher Esculape, vous allez mettre fin à vos plaisanteries et à vos calomnies, vous ne me direz plus que mon corps de cotton est un corps de fer.
J'ai eu le plaisir, pour vous faire enrager, d'avoir trois accès de fièvre, mais le dernier a été si médiocre, que je ne peux pas m'en vanter.

Heureusement je suis d'une si grande faiblesse, qu'il ne vous est plus permis de parler de ma force, je vis pourtant du plus grand régime, et je fais ce que je peux pour que vous aiez raison. Je vous demande en grâce, mon cher Esculape, de présenter mes sincères respects à Mr Tiepolo; je le félicite d'être entre vos mains, et j'espère qu'il sera bientôt en état de venir prendre l'air à Ferney, si nous avons de beaux jours. Aiez la charité, je vous en prie, de me renvoier les folies D'Eon.