1764-03-29, de Voltaire [François Marie Arouet] à Théodore Tronchin.

Notre petit Hercule en conduisant Agathe au temple d'Epidaure veut absolument que je consulte Esculape.
Mais je n'ose. J'en suis indigne. Il est vray que j'ay un peu de fièvre touttes les nuits. Mais c'est le beau printemps qui la donne; on dit qu'il faut être enrumé, avoir la fièvre, être dégoûté à l'équinoxe, qu'avec du régime, de l'attention, de la résignation on vient à bout de ses maux j'usqu'à ce qu'on crève, qu'il ne faut pas importuner Esculape pour des niaiseries;

Nec deus intersit nisi dignus vindice nodus.

Mon cher grand homme y a t'il quelque chose de nouvau? Je me flatte que vous n'êtes pas de ceux qui veulent que les fornicateurs se mettent à genoux. Défaites vous de touttes ces pauvretez là.

Vale.

V.