1764-12-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Vous recevez donc aussi les aveugles dans vôtre accadémie? C'est une bonne œuvre, mon cher confrère, dont Dieu vous bénira.

Je vous prie de présenter ma Lettre de remerciement à Mr De Hohenhausen et de faire bien mes compliments à Mr Shœpfelin quand vous le verrez.

Je vois qu'on m'avait bien trompé quand on m'avait dit qu'on citait en faveur de Fréron ce vers de Virgile:

Tu das epulis accumbere divum.

Il faut dire de lui au contraire

Nec deus hunc mensâ, dea nec dignata cubile est.

Je crains bien de mourir cet hiver, mais je vous promets de ressusciter dans les beaux jours pour aller faire ma cour à S: A: S: et pour vous embrasser.

Bonsoir mon cher ami, et mon cher confrère.