1765-12-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence.

Béni soit Dieu, Monsieur, vous et vôtre chanoine, vous faittes de bien belles actions.
Couronnez les en faisant de J: M: ce que vous avez fait de la Lettre sur les Calas. Il faut que des choses si utiles soient publiques. Vous en pourez venir très aisément à bout. Vous rendrez un service essentiel à tous les honnêtes gens. Aiez cette bonne œuvre à cœur. Il n'y a pas un homme de bien dans le païs que j'habite, qui ne pense comme vous, et je me flatte qu'il en sera bientôt de même dans le vôtre.

Le Docteur Tronchin craint pour les jours de M: Le Dauphin; on dit que les médecins de la cour ne sont pas d'accord; tout le monde est dans les plus vives allarmes, mais on a toujours des espérances dans sa jeunesse, et dans la force de son tempérament; Dieu veuille nous conserver longtemps le fils et le père!

Adieu, Monsieur, nous faisons les mêmes voeux pour toute vôtre famille.