1765-12-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Frédéric Gabriel Christin.

Il est si juste, Monsieur, de pendre un homme pour avoir mangé du mouton le vendredy, que je vous prie instamment de me chercher des éxemples de cette pieuse pratique dans vôtre province.
La perte de la liberté et des biens pour avoir fourni de la viande aux hérétiques en carême, n'est qu'une bagatelle.

Je voudrais bien savoir de quelle date est la déffense de traduire la bible en langue vulgaire. Cette deffense d'ailleurs était très raisonnable de la part de gens qui sentaient leur cas verreux.

Quand vous feuilleterez vos archives d'horreur et de démence, voulez vous bien vous donner la peine de choisir tout ce que vous trouverez de plus curieux, et de plus propre à rendre la superstition éxécrable.

On ne peut être plus touché que je le suis, Monsieur, de vôtre façon de penser et de vôtre amitié. Vous êtes véritablement chéri dans nôtre maison.