1760-06-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

Monsieur DuBu, Monsieur, m'a mandé qu'il vous avait envoïé l'original de l'extrait des archives de Genêve, par lequel on voit que l'endroit même, où s'est commis le délit attribué au nommé Panchaud, était de la jurisdiction de Genêve, et a été cédé à S: M: J'ai envoyé copie de cet Acte à Mr de Courteilles, qui va aux eaux de Vichi; j'en ai envoyé aussi copie à Mr le premier président du Parlement de Dijon, qui a eu sur le champ la bonté d'écrire au procureur du Roy de Gex, qu'il fallait avoir pour moi quelques attentions.

Je vous supplie instamment, Monsieur, de vouloir bien vous informer de mr DuBu de Longchamp, Comment il se peut faire que vous n'ayez point reçu les papiers qu'il me dit vous avoir envoïés. Aureste, Monsieur, vous voyez qu'il n'est pas juste que je sois la victime de la méprise du Bailliage de Gex. Si j'avais le malheur de païer ces frais, que je ne dois point, je n'en serais jamais remboursé; on me fait payer bien cher de tous côtez, le malheur d'avoir des terres en France; je compte sur vôtre amitié, la mienne sera à toute épreuve; j'ai l'honneur d'être bien véritablement, mon Cher Monsieur, Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire