aux Délices 13 juin [1760]
Monsieur,
Je suis plus inquiet de la santé de Monsieur de Courteilles qu'occupé du soin de vous rendre compte des recherches faittes à l'occasion du petit coin de terre nommé la Perrière au pays de Gex.
Cependant comme Monsieur de Courteilles en m'envoyant une consultation pour M. Tronchin, m'instruit que vous voulez bien vous charger de L'examen de cette petite affaire, j'ay l'honneur de vous présenter l'acte autentique tiré des registres de Geneve par le quel on voit que la place même où se commit le petit délit dont il est question, était de la haute justice de la république.
Vous savez monsieur que ces hautes justices furent cédées à sa majesté par par le traitté de 1749. Ainsi il me parait qu'il ne reste aucune difficulté.
Si pourtant vous aviez besoin monsieur de quelque éclaircissement nouvau, je suis prest à vous satisfaire.
Je n'ay jamais douté que cette enclave ne fût de la jurisdiction du Roy mais je suis encor plus sûr des sentiments d'attachement et de respect avec les quels j'ay l'honneur d'être
Monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire