aux Délices 30 [June 1760]
Monsieur L'intendant monsieur vous ayant remis les pièces il ne tient qu'à vous de donner votre avis.
Vous êtes instruit, et vous voyez évidemment que la Perriere n'est pas plus de la jurisdiction de Tourney que de celle de Milan ou de Rome. C'est une vexation odieuse. Les terres ne sont déjà que trop à charge. Vous pouriez en envoyant votre avis à M. l'intendant me faire remettre l'original de l'extrait des archives de Geneve. Le plus court peutêtre serait de s'adresser au parlement de Di-jon, Mr de Courteille étant aux eaux de Vichi; je me flatte que M. le premier président redresserait un tort si palpable, et qu'on remettrait les choses en règle. Il est clair que c'est au Roy à payer. Nous luy payons d'ailleurs assez. On ne reçoit point ses rentes de Paris. Les bâtiments ruinent, les terres ne raportent pas la culture. S'il faut encor payer les procès criminels des Suisses il n'y a pas moyen d'y tenir. Je vous prie, Monsieur, d'être persuadé que je suis plus touché de votre amitié que piqué de la méprise du baillage.
V. t. h. ob. str
V.