1759-01-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Niklaus Friedrich Steiger, baron de Montricher.

Ah monsieur que ce Bollinbroke est prolixe! Si ses sept volumes étaient réduits à un seul, il convertirait L'Europe.
Dum flueret lutulentus, erat quod tollere velles. Ce qu'on a écrit de mieux sur ces matières, n'a pas été imprimé. Il y a un ouvrage de made du Chatelet contre tous ces faquins là, qui est écrit comme les lettres provinciales. Je vous remercie Monsieur de touttes vos bontez et surtout d'avoir bien voulu me fournir les paroles sacramentales de Louis 14 contre les prêtres qui veulent usurper canoniquement les dixmes inféodées par Berne. J'en ferai tout l'usage qu'en doit faire, a foe to priests and lover of makind.

Vos complaisances me rendent insuportable, mais vous me pardonerez. Priests must be confounded. Auriez vous dans vos archives de Berne quelque inféodation concernant Ferney ou Fernex? Je suis à couvert dans Tourney, mon artillerie est en bon état. Mais dans Fernex la poudre me manque. Un quarré de papier me suffirait contre touttes les messes du pays, et contre le concile de Latran. Je veux vous devoir ma victoire, mais pourdieu Monsieur ayez donc pour agréable de me dire ce que je vous dois. M. Debrenles croit m'avoir envoyé le compte dans une lettre et je ne l'ay point trouvé. Recevez la tendre et respectueuse reconnaissance d'un homme moitié suisse moitié français, et qui n'est pas à demi

v. t. h. et ob. str

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