12e juillet 1765 à Genève
Je ne vous écris qu'un mot, mon cher philosophe, parce que je me flatte que vous pourez être parti pour Genêve quand ma Lettre sera arrivée à Paris.
Mais si vous y êtes encor, je vous prie de vouloir bien faire cachetter la Lettre cy jointe. C'est une réponse que je fais à Mr Thirot; il change si souvent de logis que je ne sçais plus sa demeure. Je soupçonne pourtant qu'il est gîté encor auprès de L'Arcenal. Je prends à tout hazard la précaution de mettre sur l'envelope, que vôtre commis ou vôtre secrétaire peut l'ouvrir, en cas que vous soiez parti, et je le prie de faire parvenir par la petite poste à Mr Thiriot, la lettre qui est pour lui.
Je vous attends, mon cher ami, avec une belle impatience. Nous verrons si le voiage adoucira vos amigdales. Il y a bien des choses dans ce monde qui n'adoucissent pas l'humeur. J'aurai du moins la consolation avec vous d'en parler. Vous savez que c'est prèsque la seule qui reste. Je vous embrasse et je vous attends.
V.