1771-01-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

Mr Himbert, premier secrétaire de la police, prie Monsieur Cramer de lui envoier par la poste en cinq paquets sous l’envelope de Mr de Sartine, les cinq derniers volumes des mélanges qui précèdent les deux derniers rogatons.
Il dit qu’il les paiera à qui Monsieur Cramer voudra.

Mr Thiriot a perdu le 3e volume des mélanges; celà gâte sa collection. Si Monsieur Cramer veut m’envoier ce 3e volume, je le ferai parvenir à Thiriot.

Voilà toutes mes commissions faittes. Je ferai celle de Madame Cramer, et je prie Monsieur Cramer de lui dire. Je perds les yeux; je n’en puis plus. J’attends X. Je fais mille compliments.

L’appétit vient en mangeant. Je demande six éxemplaires encore des tomes 9 et 10.

On enverra Lundy matin du manuscrit.

C’est une furieuse perte que deux mille sacs de bled par le tems qui court. Nous sommes tous fort à plaindre.

On commence à paier à Paris les rentes des 160 millions. C’est un petit lénitif.

Made Cramer peut être très sûre qu’on aura grand soin de la femme recommandée.

Il n’y a qu’à envoier les 6 éxemplaires chez Jacoby.

Wagnière oserait-il en demander deux pour lui?