1765-06-29, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Ah! mon cher ami, que je voudrais voir opérer le miracle dont son Altesse Electorale daigne vouloir m'honorer.
Mais j'irai bientôt dans un païs où l'on n'a plus besoin de miracles. J'ai été si mal que prèsque toute ma famille est venue de Paris pour me consoler dans ma retraitte et dans mes maux. Elle m'a trouvé très résigné; mais je vous assure que je ne le suis guères quand je songe que je ne vous reverrai plus. Cependant si je puis résister à ce dernier orage, je ne veux pas perdre entièrement l'espérance. Consolez moi en me mettant aux pieds de Monseigneur. L'état où je suis à présent ne me permêt guères de vous en dire davantage.