4e fév: [1765]
Il faut, mon cher philosophe, que je prenne la liberté de vous envoier cette lettre que je soupçonne être d'un apprentif ministre.
Vous serez peutêtre étonné comme moi, que le fils d'un tailleur écrive dans ce goût. Voudriez vous avoir la bonté de vous informer de la situation où est son père, et de la destination du fils? Je voudrais bien chercher à placer ce jeune homme, suposé qu'il ait le mérite qu'il parait avoir. Il y a dans le monde bien des talents enfouïs qu'un peu d'aide pourait mettre au jour.
Je n'ai pu avoir encor de réponse sur la réformation de vôtre passeport; vous croiez bien que dès que j'en aurai des nouvelles je ne manquerai pas de vous les faire parvenir. Je serai toute ma vie à vos ordres, avec le plus tendre empressement.