1764-10-01, de Marie Louise Denis à César Gabriel de Choiseul, duc de Praslin.

Je n'ai osé encor Monseigneur vous marquer toutte ma sencibilité dans la crainte d'abbuser de vos moments.
Vos bontez pour nous sont bien audessus de notre reconnoissence.

Vous daignez vous intéresser à un procès qui m'est d'une importance extrême. Sa perte ôterait toutte espesse de valeur à une jollie petite retraite que mon Oncle m'a donnée. C'est à vous à qui je devrai la dousseur de ma vie.

Vous savez Monseigneur qu'il parait un livre que le public donne à Mon Oncle, et qu'il ne peut en être. C'est un grand malheur dans ma vie que ces brochures qui paroissent sans cesse et que le public lui attribue. Croiez Monseigneur que je donnerais tout au monde pour l'empêcher, mais je n'y peux rien. Sans ces épines cruelles je serais trop heureuse. Conservez nous vos bontez Monseigneur et ne doutez jamais de l'inviolable attachement et du Respec avec le quel j'ai l'honneur d'être

Votre très humble et très obbeissente servente

Denis