Mon cher ami, je n'ai pu vous remercier plutôt de vos bons offices; j'ai été malade, et je ne peux encor écrire de ma main.
Mes pauvres yeux vont fort mal, mais j'espère que mon affaire ira bien. Il est question d'assurer la créance, sans déplaire au débiteur. J'attends des nouvelles de Mr le Duc De Virtemberg. Je vous manderai quelles sont ses résolutions, nous nous conduirons en conséquence. Je voudrais bien que cette anicroche me fournit un prétexte de faire encor un voiage à Colmar, la véritable raison serait de vous embrasser, et de philosopher un peu avec vous. Je vous embrasse de tout mon cœur vous, et toute vôtre famille.
V.
28e auguste 1764 à Ferney