1767-11-21, de Conseil de régence de Montbéliard à Voltaire [François Marie Arouet].

Mr,

Nous avons reçû la Lettre que vous avez bien voulu nous écrire le 10 de ce mois concernant votre créance sur notre ssme Duc et les poursuites que vous avez crû devoir faire en conséquence.

Ayant comuniqué cette Lettre au sr consr Jeanmaire, il nous a fait connoitre, qu'il n'y a point de doute que vous ne soyiez Monsr satisfait des quatre mille cinq cens Livres qu'il vous a fait passer en Lettres de change païables au 12 du courant, et qu'il vous a marqué depuis peu qu'il y avoit à Colmar dix mille Livres argent comptant qui vous sont uniquement destinées, et lesquelles vous pourrez de suite toucher à compte de ce qui est échû.

Quant à la délégation que vous désirez Mr pour le surplus et pour le courant, on attend de jours en jours une résolution de s. A. se sur les remontrances que lui a faites led. sr Jeanmaire pour que la recette des finances de ce Païs soit déchargée de certains païemens qui puisent les forces de sa caisse. Nous n'aurons pas plutôt reçù cette résolution, que l'on arrangera ces délégations du mieux possible et à votre satisfaction soit sur les fermiers soit sur les receveurs des neuf Terres soumises à la Domination du [? Prince]. Nous vous en ferons part. Nous espérons qu'en attendant vous voudrez bien suspendre vos poursuites, puis que vous nous assurez qu'il n'y a rien que vous ne fassiez pour témoigner votre respect et votre attachement pour ce Prince.

Nous sommes au surplus extrêmement sensibles à la confiance que vous nous témoignez, et nous avons l'honneur d'être avec tous les sentimens que nous vous devons

Mr.

V.

de Faber de Goll